Je suis tombée enceinte très rapidement après que nous aillons eu l’envie d’avoir un enfant.
J’étais aux anges mais rapidement beaucoup d’angoisses sont apparues au moindre symptôme de grossesse. Malgré tout j’étais comblée de bonheur.
Ma grossesse a été un peu difficile, avec des contractions depuis les 5 mois de grossesse, lit strict jusqu’à 36 SA pour menace d’accouchement prématuré. Ma fille née pile à terme en pleine forme. Mon accouchement a été parf
ait, les 3 premiers jours, à part le stress du début de maternité, tout se passe à merveille.
Au 4ème jour je sors, et là plus rien ne va, je pleure je ris, voire les 2 à la fois. Je cache tout cela aux sages-femmes avant de sortir en me disant « c’est normal, on nous parle de la chute des hormones, des baby blues »…
Je rentre chez moi complètement perdue avec ce bébé que je ne sais pas trop quoi en faire, ou la mettre…
Ma mère me dit que c’est normal, c’est le temps de prendre mes marques…
Très rapidement de fortes angoisses m’envahissent, peur que ma fille ne m’aime pas, de ne pas être une bonne mère, de ne pas y arriver et l’angoisse incontrôlable toutes les nuits que ma fille meurt dans son sommeil…. Je me sens triste, sans raison.

Mon mari essaie de me raisonner sans succès. Il laisse tomber et s’habitue à mes angoisses. Je parle de mes angoisses de mort subite du nourrisson à ma sage femme qui m’enfonce et ne me soutient pas… à partir de là je me dis « j’arrête d’en parler, les gens ne me comprennent pas »
Petit à petit mon moral diminue avec ce sentiment persistant que je n’arriverai pas à m’occuper correctement de ma fille, que si elle pleure c’est que je fais mal les choses.
Je me renferme de plus en plus, je ne parle à personne de ce que je ressens au fond de moi…
Un jour je me suis dis que ça n’est pas normal d’être comme cela, j’en parle à ma mère qui me dit que j’ai tout pour être heureuse et aucune raison de déprimer… je culpabilise encore plus et je reste avec mes angoisses et mes pensées.
Peu avant les 1 an de ma fille, je commence à avoir des idées noires, en me disant qu’une « autre maman » serait mieux pour elle…
Je me fais peur et je prends la difficile décision à l’époque de consulter une psychologue.
J’ai honte de devoir demander de l’aide mais je me fais violence et j’y vais.
Et enfin après quelques rendez vous, je vois une solution, un début de fin de cet enfer. Elle me fait déculpabiliser, elle m’entend et m’écoute.
J’ai réussi à parler de tout mon vécu à mon mari, qui m’a soutenu.
J’ai pu reprendre le cours de ma vie, comme avant et profiter pleinement de ma fille, sans angoisse.
Aujourd’hui si j’aurai un regret c’est celui de ne pas être aller voir cette psychologue plus tôt !
J’ai eu un nouvel enfant, qui va avoir un an. J’ai eu cette appréhension qu’à sa naissance tout recommence, mais au contraire j’ai profité de lui à chaque moment, pas d’angoisse et pas de dépression !
Maintenant je suis une maman comblée, et je me sens plus forte que jamais
Le message que j’aimerais faire passer c’est qu’il n’y a aucune honte à se sentir dépassée, déprimée, de se sentir triste alors que l’on vient d’avoir le plus beau cadeau de la vie. Mais ne pas hésiter à en parler, à dire les choses et à demander de l’aide ! C’est au contraire une preuve de courage et de force !!